L’échec de l’Olympique Lyonnais

7 titres de Champion de France d’affilée entre 2002 et 2008, 2 Coupes de France en 2008 et 2012 et de rayonnants parcours en Ligue des Champions ont permis à l’Olympique Lyonnais d’être le Club le plus performant dans l’hexagone au début des années 2000. Mais que s’est-il passé depuis le dernier titre acquis en 2012 ? Pourquoi l’OL n’a pas réussi à être présent lorsque le PSG allait moins bien pour au moins remporter une Coupe ? Nous allons tenter de donner des explications à cette déroute.

Des clubs plus performants que l’OL en Ligue 1

L’Olympique Lyonnais n’a plus rien remporté depuis trop longtemps pour un club de sa dimension. Deux place de Dauphin du PSG en 2015 et 2016 et 2 demi-finales de Coupe d’Europe en 2017 et 2020 ont été les seules éclaircies pour les supporters lyonnais sur le plan sportif. Ces parcours doivent être analysés comme des épiphénomènes et ne permettent en aucun cas d’assouvir l’appétit des supporters habitués au sommet et aux joueurs de classe mondiale au début du siècle.

Pendant ce temps, la Ligue 1 a été remportée par 3 vainqueurs différents depuis le rachat du PSG par le Qatar : Montpellier en 2012, Monaco en 2017 et Lille en 2021. Sans même évoquer les différents vainqueurs de la Coupe de France, l’absence de l’OL au palmarès d’un titre domestique représente incontestablement un échec. Avancer l’argument qu’il est impossible de remporter des titres en raison d’un budget Parisien plus conséquent semble fallacieux. Les 3 clubs cités juste au-dessus ont mieux travaillé sur le plan sportif, et ont surtout aligné une équipe beaucoup plus cohérente tentant d’allier formation et joueurs de qualité venus d’ailleurs.

Se reposer sur le centre de formation, une erreur 

D’ailleurs, l’OL s’est reposé sur le centre de formation pendant toute la durée de la construction du Groupama Stadium (2010 à 2017) voire plus encore. L’emblématique Président Aulas avança à plusieurs reprises l’argument économique prétextant qu’il leur était impossible de recruter à l’étranger tout en construisant leur propre stade. L’argument peut être entendu, néanmoins il semble impossible dans le football d’aujourd’hui de rivaliser avec les meilleures équipes d'un championnat en se basant uniquement sur ses joueurs. Preuve à l’appui avec aucun titre de l’OL durant cette période. Des joueurs phares tels que Juninho ou Benzema ont quitté le club laissant un vide qui n’a jamais été comblé par la cellule de recrutement de l’OL. En effet, les joueurs de qualité du côté du Rhône depuis 2010 se comptent sûrement sur les doigts d’une main (Lisandro, Bastos, Lacazette, Lloris, Pjanic). Bien entendu, il ne s’agit pas de la seule raison, mais les rares joueurs recrutés ont également déçu ce qui nous amène à réfléchir sur l’efficacité de la cellule de recrutement du club.

Un modèle essouflé

Le modèle Aulas, qui a si bien fonctionné pendant près de 10 ans en France et en Europe s’est donc essoufflé. Le club n’arrivait plus à être impactant lors des mercatos pour attirer les meilleurs joueurs. Il y a eu plus d’échecs (Mammana, Rybus, Nkoulou, Koné, Bedimo, Miguel Lopes…) que de réussites, et cette fois il est possible de se servir de ses 2 mains pour les compter… De plus la volonté d’Aulas de garder une certaine forme de pouvoir sur le sportif était dépassé, et les résultats étaient de plus en plus mauvais. Le club avait besoin de renouveau, c’est la raison pour laquelle l’intéressé a pris la sage décision de s’en aller laissant derrière lui une fabuleuse page de l’histoire lyonnaise. Textor a pris la présidence de l’équipe en mai 2023, et tente d’insuffler un vent nouveau. Je dis bien tente car il ne fait aucun doute que le milliardaire américain fait de son mieux malgré les difficultés du début de saison. Lors de la trêve hivernale 2023-2024, l’OL a été le club le plus dépensier d'Europe. Et les résultats ont été immédiats avec un enchaînement de victoires en championnat depuis le mois de janvier 2024, et un maintien (presque) assuré. L’espoir de remporter une Coupe a même vu le jour chez les supporters avec une qualification en finale de la Coupe de France.